EL CANCIONERO DE LA CATEDRAL DE SEGOVIA

 

5 stars - prix Goldberg

 

Roberto Festa

Ensemble Daedalus

Accent ACC 9176

1991 - 62:18 min.

 

 

La musique des compositeurs franco-flamands connut, comme dans les autres pays, un succès total et croissant à la cour de Castille et d’Aragon d’Isabelle et Ferdinand. En ce sens, le recueil le plus intéressant que l’on conserve en Espagne s’intègre dans le Chansonnier de la cathédrale de Ségovie. Le manuscrit est une mosaïque de 204 pièces qui allient le sacré et le profane au travers de messes, motets, chansons, villancicos et pièces de caractère clairement instrumental. De grands noms du panorama musical européen s’y donnent rendez-vous, aux côtés d’une série de compositeurs appartenant au monde hispanique, dont les plus remarquables sont Francisco de la Torre et Juan del Encina.

 

Etant donnée sa variété, il est difficile de faire une sélection représentative de ce manuscrit complexe sur un seul CD. C’est ce qu’a essayé l’ensemble Daedalus en enregistrant treize pièces selon trois critères différents : refléter la présence des grands noms de compositeurs flamands (Isaac, Obrecht); mettre l‘accent sur le goût de l’époque de de composer des oeuvres diverses à partir d‘une chanson à la mode (on a choisi ici Fortuna disperata et De tous bien playne, deux véritables pages ayant connu un grand succès, qui furent diffusées dans les modalités les plus diverses -vocales, instrumentales ou mixtes- à travers toute l’Europe), et le fait marquant de la présence du répertoire espagnol naturellement intégré dans un contexte contemporain plus vaste. Bien que douze années aient passé depuis qu’elle a été enregistrée, l’interprétation reste efficace et fraîche, et jusqu’à ce jour c’est presque la seule présence au disque d’un Cancionero qui mérite une plus grande attention de la part des ensembles actuels.