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Vorria ca fosse Ciaola

Madonna tu me fai lo scorucciato

Boccuccia de nu pierseco apreturo

A calascione

DELICE NAPOLITAINES

OU

LOUANGE DE LA VILLANELLA

Le terme villanella n'est guère traduisible en français...

Littéralement, il signifie à peu près "jeune villageoise" ou "jeune paysanne". Poétiquement, il induit une redoutable polysémie. À la fois icône de la femme idéale, représentation de la vie simple, pure, intacte, préservée (on pourrait aligner les qualificatifs à l'infini!) des campagnes - en opposition diamétrale avec celle des villes, pleine d'insupportables sophistications, chargée de souillures, riche de mensonges, de tromperies, de désillusions - et marque appuyée de la nostalgie que l'homme de la Renaissance ne cesse d'éprouver pour l'âme antique, la villanella est autant une personne qu'un concept, une épiphanie, peut-être (mutatis mutandis), de la Dame des troubadours.

 

Laudes de la villanelle est une promenade dans le Jardin des Délices, au cœur des secrets et des enchantements de son intimité. Le jardin est à la fois lieu et parcours, où se succèdent, ainsi que des stations idéales, une série d'étapes nécessaires et fatales. Lieu solitaire, espace contemplatif à partager avec le chant des oiseaux, et les fontaines dont le soleil a doré les eaux. Lieu idéal, aussi, pour chanter les amours jamais déclarées, les espoirs, les vaines attentes et les désillusions; espace privilégié, enfin, des rencontres les plus secrètes et des plus sincères sérénades.

 

"Au jardin s'en vient la villanella" - je cite le texte d'une chanson - la Dame, symbole de l'amour le plus pur, d'une pureté égale à l'eau contenue dans la cruche qui danse, aérienne, sur sa tête; symbole d'un amour qui ne vaut ni or ni argent, mais rouges cerises et pêches parfumées.

 

Villanella, heureuse enfant de l'innocence, combien de sérénades ta fenêtre a-t-elle entendues? Combien de cœurs ton silence a-t-il brisés? Et les espoirs, combien de nuits ont-ils patienté?

 

 

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